Les Hamars ( aussi appelé Hamers ) forment une tribu qui peuple le sud-ouest de l’Ethiopie. Ils vivent dans le woreda ( ou district ) Hamer Bena, une région fertile de la Vallée de l’Omo, un fleuve traversant la Zone Omo Debub de la Région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud ( SNNPR ). Ils forment un peuple essentiellement pasteur, qui accorde par conséquent une place majeure au bétail. Le recensement de 2003 en Ethiopie fait état d’une population de 46 532 personnes appartenant à ce groupe ethnique, dont 10 000 habitent dans des villes. La grande majorité ( 99,13 % ) peuple le SNNPR. Les Hamars sont connus pour leur rituel du "saut de taureaux" qui constitue un rite de passage vers l’âge adulte pour tout jeune homme de la tribu. Le rituel débute ainsi : les jeunes filles – relations familiales ou amicales du jeune homme, et particulièrement parmi elles celle qui lui voue un amour secret, entament une danse et reçoivent des coups de fouet du jeune hommes récemment initié; elles montrent ainsi leur dévotion et leur amour pour le jeune initié, et les cicatrices de ces coups de fouet reçus seront vues comme des marques de loyauté à vie et signes du lien de mariage. Ces femmes, de la jeune adolescente à la tante plus âgée ou la grand-mère, ne laissent paraitre ni plaintes ni souffrances, témoignant ainsi de leur total attachement au jeune homme. Le jeune homme, entièrement nu, doit alors courir et faire un aller-retour sur le dos d’une rangée de 7 à 10 taureaux et bouvillons fermement tenus par ses meilleurs amis. S’il chute, il se ridiculisera. S’il tient à faire preuve d’une bravoure plus grande, il fera 3 ou 4 passages sur le dos des taureaux. En préparatifs de cette cérémonie, les femmes de la famille et amies du jeune initié reçoivent de violents coups de fouets appliqués avec un long bâton de bois fin. Les coups de fouets provoquent des plaies douloureuses et sanguinolentes qui deviendront des cicatrices à vie portées avec fierté.
Une autre singulière tradition de ce peuple est qu’ils boivent du café – la plante pousse naturellement dans cette région – mais en grillant et en faisant bouillir seulement les écorces du fruit ( je n’ai plus souvenir de ce qu’ils font de la graine de café même – peut-être est-elle destinée simplement à la vente ). Si l’un des membres de la tribu souhaite avoir les conseils ou les bénédictions des anciens avant un projet, il les rencontrera sous la hutte du chef et une calebasse de café passera de main en main : chaque ancien prendra alors la parole à son tour, puis une gorgée de café qu’il crachera à la figure de celui qui sera ainsi béni.