Makoko : situé en plein centre de Lagos, cœur économique du Nigéria, pays le plus peuplé du continent africain, Makoko a une filition directe avec Ganvié, le célèbre village lacustre du Bénin, voisin, dite la Venise de l’Afrique puisque fondé et peuplé par les Tofinus venus du Bénin. A la différence de leurs semblables au Bénin francophone, les jeunes Tofinus de Makoko ont perdu l’usage du français dans un Nigéria anglophone. La cité de Makoko ne possède ni véritables infrastructures ni organes de contrôles : l’eau courante, le réseau électrique et l’assainissement y sont absents. Sous la pression démographique, une première tentative de destruction du bidonville de Makoko a été décidé en juin 1990, sans aucune plan de relogement pour ses 30 000 habitants. Le bidonville renaît alors un peu plus loin, avec des habitats insalubres et précaires érigés sur la lagune. Les gouvernements qui se succèdent démolissent régulièrement cet espace, lequel se forme et se reforme inéluctablement dans les années 2000. La dernière destruction date de juillet 2012 : 30 000 habitants sont délogés de leur habitat qui est incendié et se retrouvent sans toit. Les heurts entre police et la population de Makoko à cette occasion provoquent un mort, ce qui met fin au projet de destruction du site. S’il est à noter que les médias du monde entier parlent de Makoko comme d’un bidonville, il faut aussi souligner que ses habitant récusent formellement cette appellation, et demandent que leur village ne soit plus associé à ce mot. (Nous le faisons ici pour de simples question de pertinence, sans intention d’offenser, dans l’intention de rendre cet article plus visible, la plupart des moteurs de recherches associant "Makoko" à "Bidonville au Nigéria" ).